Qu'est ce que le TDPM ?
Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) toucherait 1.8 à 5.8 % des personnes menstruées (les chiffres peuvent varier selon les études). Ce trouble peut apparaître à tout moment de la vie génitale, à la puberté, après une grossesse ou un choc émotionnel.
Le TDPM peut se manifester chaque mois au moment de l’ovulation, les jours précédents les règles, et parfois même pendant.
Chaque cycle est singulier et diffère des autres par l’expression de certains symptômes et de l’incidence de leur intensité. Le trouble se caractérise principalement par des symptômes psychologiques et psychiatriques tels que : humeur dépressive (forte tristesse et/ou colère), irritabilité, anxiété, une plus grande sensibilité émotionnelle et affective, un manque de concentration et d’intérêt pour les activités de la vie quotidienne.
Les symptômes ont des répercussions importantes sur la vie personnelle, professionnelle et sociale de la personne atteinte.
Plusieurs facteurs sont impliqués dans la genèse du trouble, à la fois neurobiologiques et psychobiologiques touchant le métabolisme de la sérotonine et de la mélatonine, hormones du cerveau.
Les traitements actuellement proposés sont variés et adaptés à chaque personne, mais ne garantissent pas une guérison totale du TDPM.
A ce jour, le suivi psychologique, la prise d’hormones de synthèse et les antidépresseurs sont les traitements recommandés par la médecine allopathique. Cependant, la modification de l’hygiène de vie et du régime alimentaire peuvent aussi avoir un impact très important sur le trouble.
Quelle est la différence entre SPM et TDPM ?
Le SPM (Syndrôme Prémenstruel) est un ensemble de symptômes physiques (douleurs aux seins, crampes, gonflements, etc.) et émotionnels (fatigue, tristesse, baisse de la concentration, etc). Ces symptômes se manifestent quelques jours avant les règles et disparaissent peu à peu à leur arrivée. A ce jour, environ 70% des personnes menstruées seraient concernées par ce syndrôme. Le SPM serait dû à un déséquilibre hormonal entre les œstrogènes et la progestérone.
A la différence des symptômes du SPM, généralement physiques ou émotionnels, les symptômes du TDPM sont plus souvent d'ordre psychologique voire psychiatrique. Pour cette raison, le TDPM figure dans le “Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux » (DSM-IV et DSM-V).
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes du TDPM, au nombre de 11 selon le DSM*, sont variables en nombre, en intensité et en durée d’une personne à une autre mais aussi d’un cycle à l’autre. De plus, les personnes atteintes de TDPM peuvent également ressentir les symptômes d’un SPM, et donc être concernées par les 150 à 200 symptômes recensés à ce jour (là encore le nombre n’est pas clairement déterminé selon les études).
Les symptômes principaux du TDPM
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Anxiété
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Humeur dépressive
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Irritabilité, colère
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Labilité émotionnelle
Les symptômes secondaires du TDPM
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Diminution de l'intérêt pour les activités habituelles
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Difficultés à se concentrer
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Fatigue excessive
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Hypersomnie, insomnie
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Modification de l'appétit
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Sentiment d'être débordé·e
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Symptômes physiques (tension des seins, douleurs articulaires...)
Quelques symptômes du SPM
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Difficultés d'expression
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Difficultés de mémorisation
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Hypersensibilité
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Hypervigilance
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Palpitations
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Phobies d'impulsions
Et bien d'autres.
* Le Trouble Dysphorique Prémenstruel figure dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5 - 2013) Catégorie : Troubles disruptifs de régulation de l’humeur / Troubles dépressifs, ainsi que dans la classification internationale des maladies (ICD-11, 2019 - l'Organisation Mondiale de la Santé) Catégorie : Maladies du système génito-urinaire et Troubles dépressifs. Code : GA34.41
Quelles démarches suivre pour le diagnostic ?
Le TDPM apparaît généralement lors de l'ovulation et s'apaise à l'arrivée des règles, d'où son appellation "prémenstruel". Il dure environ entre 1 et 10 jours mais peut varier selon les personnes, les cycles et la sévérité du trouble.
Il peut être diagnostiqué si au moins 5 des 11 symptômes sont apparus de la dernière semaine de la phase lutéale aux premiers jours de la phase folliculaire, et s'ils ont interférer significativement avec la vie professionnelle et/ou scolaire, personnelle et sociale, au point parfois de voir apparaître des conduites d’évitement.
Il ne s’agit pas de l’exacerbation de symptômes d’un autre trouble (trouble dépressif majeur, trouble panique, trouble dysthymique ou un trouble de la personnalité), bien que cela puisse s’ajouter et représenter alors un diagnostic multiple.
Le diagnostic nécessite une évaluation des symptômes sur au moins deux cycles consécutifs afin de confirmer leur présence. Pour vous aider dans ce suivi, l'association TDPM France met à disposition un "Journal des humeurs" :
Toutes ces informations proviennent du DSM*-IV et V, et peuvent également être retrouvées dans la CIM**-11.
* Manuel de diagnostic et statistiques des troubles mentaux, catégorie Troubles disruptifs de régulation de l’humeur / Troubles dépressifs
** Classification internationale des maladies (ICD-11, 2019 - l'Organisation Mondiale de la Santé) Catégorie : Maladies du système génito-urinaire et Troubles dépressifs. Code : GA34.41
Qui peut diagnostiquer le TDPM ?
Le TDPM étant reconnu comme maladie mentale et maladie gynécologique, seul·es les psychiatres et gynécologues sont habilité.e.s à poser un diagnostic sur le TDPM. Toutefois, le trouble étant encore fortement méconnu en France, il n’est pas toujours simple de trouver un.e professionnel·le adapté·e ou qui a connaissance du trouble. Il arrive alors que des personnes passent par un auto-diagnostic avant d’établir un diagnostic par un·e praticien·ne habilité·e.
Rendez-vous dans la catégorie Ressources puis Accompagnement pour en savoir plus sur les professionnel·les de santé.
Quelles sont les pistes de traitement ?
Il n'existe pas de traitement pour le TDPM aujourd'hui.
Cependant, des méthodes d'accompagnement peuvent être envisagées afin de soulager les symptômes :
Agir sur son mode de vie : Avoir une activité physique, prendre soin de son sommeil, limiter la caféine, l'alcool, le sucre et le sel, favoriser la consommation de magnesium, de calcium et de vitamine B6...
Agir sur sa contraception : Etudier avec un·e professionnel·le de santé la prise d'un contraceptif oestro-progestatif, ou évoquer la possibilité d'un traitement ISRS.
Avoir un suivi psychologique peut aider à réduire le stress, et permet d’être accompagné.e dans l’appréhension de son trouble.
Demander une prise en charge psychothérapeutique : Envisager avec un·e professionnel·le de santé le recours aux anti-dépresseurs si les symptômes dépressifs sont trop importants.
Dans les cas les plus difficiles - difficultés sociales ou impossibilité à exercer ses fonctions, aborder une alternative chirurgicale (ovariectomie) avec un·e professionnel·le de santé.
Attention, ces méthodes doivent prendre en compte la subjectivité et la singularité de chacun·e.
L'association TDPM France peut vous aider à trouver des professionnels de santé adaptés.