Pendant plusieurs semaines, nous recueillons des témoignages concernant une thématique (ici, le TDPM et l'impact sur la vie professionnelle et le travail), pour ensuite les restituer et partager les bonnes pratiques mises en place. Nous faisons également appel à des professionnel.le.s de santé afin de vous proposer leurs conseils.
N'hésitez pas à nous suivre sur Instagram pour être informés des prochains : @tdpm.france
Les conseils proposés dans les témoignages
Les conseils que vous allez lire sont des idées de bonnes pratiques mises en place par des personnes atteintes du TDPM.
En parler
| Moduler son emploi du temps
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S'éloigner des sollicitations
| Lancer des démarches
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S’adresser aux RH
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Nous tenons à préciser que tant que votre environnement de travail n’est pas toxique, nous vous conseillons vivement d’envisager des pistes pour rester dans une situation d’emploi. |
Les conseils proposés par des profesionnel·les de santé
A venir : Les conseils que vous allez lire sont des idées de bonnes pratiques mises en place par des professionnel·les de santé.
Les témoignages recueillis
Un très grand merci à toutes les personnes qui nous ont partagé leurs témoignages 🙏 Ceux que vous allez lire ci-dessous sont partagés sans modification de contenu, seuls les prénoms ont été modifiés afin de garantir l'anonymat.
Témoignage de Gabrielle
Lors de mon dernier emploi, mes TDPM (je ne savais pas que c'était ça que j'avais) c'était gastro à chaque fois. Je me souviens avoir quand même été au boulot. Je suis restée 2h avec ma collègue inquiète pour moi et je suis rentrée chez moi. Je suis outrée que la loi pour les arrêts maladie menstruel ou pré menstruel ne soit pas passé. Par ailleurs, ma maman adénomyose + endométriose, ma petite sœur adénomyose et deux cousines maternelles endométriose. L'une d'elles a déjà déposé 2 demandes d'ALD 31 à la SS. Rejetées.
Témoignage d'Aurélie
Lors des cycles difficiles c'est très très compliqué de travailler : fatigue écrasante, émotivité, sautes d'humeurs, démotivation et j'en passe... J'ai eu beaucoup de mal à en parler à mes différentes supérieures (j'avais le sentiment que ce n'était pas légitime) et finalement lorsque j'ai essayé d'en parler à ma dernière directrice (en demandant 1 jour de télé travail par mois lors de mon SPM) je me suis mangée un mur : refus et incompréhension. Soit j'étais en capacité de travailler et je devais venir (sachant que 60 à 70% de mon travail se fait sur un pc) soit je devais poser un arrêt systématiquement. Voilà sa réponse.
Finalement elle n'avait jamais entendu parler du TDPM et ne semblait pas avoir rencontré ce genre de situation pro. Je change de travail mais je n'ose absolument pas en parler a ma nouvelle responsable parce que j'ai peur qu'on me juge, qu'on me trouve incompétente ou "pas sérieuse, pas fiable" alors que c'est pas le cas du tout.
Témoignage de Mélanie
Personnellement, si jamais je sens que je vais passer un moment très difficile au point de ne pas savoir gérer mes émotions, la fatigue, l’humeur, le mal être car physiquement le corps fait mal aussi etc… j’ai décidé que j irai voir le médecin pour demander un arrêt. J’ai eu un un cycle particulièrement difficile et cela m’a amené à prendre cette décision si cela doit se reproduire.
Témoignage de Tim
Peter un plomb. Ne pas être reconnu. Accepter des boulots en dessous de mes compétences. Se précariser. Péter un plomb. Se retrouver au RSA. Ne pas être reconnu. Avoir enfin le droit à la RQTH. Mais ça sert pas à grand chose. Répéter un plomb. Avoir peur de France Travail. De la CPAM. Devoir plonger très profond pour enfin être entendu. Ne plus avoir envie d'avancer. Ne plus oser rêver ou avoir de l'ambitieux parce que tout les mois ça recommence. Avoir d'autres maladies chroniques. Ne plus savoir. Devoir choisir entre un boulot de merde, le RSA, ou péter encore un plomb..
Témoignage de Tara
Lors des moments hormonaux difficiles, les journées au boulot ne sont pas faciles. Je monte vite en pression et la colère m’envahit. Comme je suis d’un tempérament plutôt discret, je ne dis rien. Ça monte, je suis brassée par ma colère comme dans le rouleau d’une forte vague qui me trimbale et dans laquelle je ne peux rien faire. En général, ça se termine en lâcher de pression dans les toilettes. Je pleure. Ça vient souvent de pas grand chose, mais ça me prend d’un coup et je ne peux pas faire face. Ça sort. Alors je me cache. J’évacue ces larmes et je passe à autre chose. Jusqu’au prochain cycle.
Témoignage de Karla
J’ai tenté aussi d’en parler à certains de mes collègues mais le résultat a été très mitigé car la plupart ne connaissaient pas le TDPM. J’ai donc eu des remarques du type « on est toutes un peu mal avant les règles », « ca ressemble pas mal aux bipolaires quand même haha !
Témoignage de Dorine
Oui mes symptômes TDPM (je ne sais pas encore que c’était ça) ont explosé après mon burnout. Ou bien est-ce que parce que j’avais un TDPM que j’ai fait un burnout ? Même question que l’oeuf ou la poule.
Témoignage de Inès
Je travaille dans le service à la personne de ma ville donc ce n'est pas évident de supporter le TDPM en échangeant avec les gens. Je ne travaille que 3 jours par semaine pour pouvoir m'occuper de mes enfants qui ont des problèmes de santé mais même à 3 jours j'ai l'impression que les gens voient le changement car j'ai au moins 6 mêmes personnes pendant ces 3 jours et jusqu'à 2 ou 3 fois dans la journée. Je vais être plus fatiguée plus impatiente assez colérique ou fragile comme si je me laissais faire et très angoissées par les interventions et certaines personnes difficiles alors qu'en dehors des périodes de TDPM j'aime mon travail et tout se passe bien.
Je n'ose pas en parler autour de moi car j'ai l'impression qu'on ne me croirait pas mais en Mars, tous les agents de la ville ont eu un dépliant sur les règles, les maladies et les troubles liés. Ils parlent aussi du SPM et un peu du TDPM. C'est encourageant.
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